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Pierre Conquet, ancien joueur de Carcassonne et du Racing mais surtout grand théoricien du jeu, est décédé lundi dernier.
Il était reconnu comme un grand penseur du rugby. Pierre Conquet s'est éteint lundi à l'âge de 84 ans, à son domicile de Preixan (Aude). Ancien ailier, finaliste du championnat de France en 1957 avec le Racing contre Lourdes au poste d'ailier gauche aux côtés de Michel Crauste, François Moncla et Arnaud Marquesuzaa.
Devenu enseignant après sa carrière, Pierre Conquet restera comme un vrai penseur du jeu, peut-être le premier à mettre noir sur blanc ses conceptions, dans une approche pédagogique. Beaucoup de techniciens ont dévoré son ouvrage publié en 1976 « Les Fondamentaux du rugby », écrit avec Jean Devaluez, puis « Fondamentaux du rugby moderne » en 1994, deux ouvrages considérés comme des références.
Il y a trois ans, revenant sur sa vie, il se félicitait avec beaucoup d’humour de l’exode qui avait conduit ses parents à venir, en 1939, s’installer dans l’Aude. "Sinon, j’aurais joué au foot", souriait-il, en confiant qu’il avait joué son premier match en équipe senior dans une formation treiziste audoise, avant d’intégrer l’INS de Vincennes puis rejoindre les rangs du prestigieux Racing Club de France avec lequel il sera champion de France junior puis finaliste du championnat senior en 1957.
"Quand il est arrivé comme entraîneur, l’USC jouait en Honneur", se souvient Jo Foulquier, l’ancien deuxième ligne de l’USC qui a vécu les "années Conquet". Et quelles années : en quatre ans, quatre montées en division supérieure, dont le titre de champion de France de 3e division en 1965-1966, puis la montée en Nationale, la saison suivante.
C’était l’époque où, sous l’impulsion de dirigeants comme Verdale, Bonnafous ou encore Depaule, l’USC des Foulquier, Martinez, Bouissinet, Andoque, Bacou ou encore Loulou Rouan, brillait au firmament du rugby à XV.
Il avait également été entraineur de l’équipe 1ère du Stade Dijonnais, entrainant par la même occasion l’équipe Juniors, celle qui allait devenir championne de France en 1965 !
Pierre Conquet se situait dans une filiation qui remontait à sa découverte du jeu des Springboks qu'il avait vus jouer au début des années 50 alors qu'il était adolescent. Ils étaient en tournée en France et ils l'avaient séduit par leur vitesse et le soin qu'ils apportaient à la conquête du ballon, une vision qui tranchait avec ce qui se pratiquait alors en France. Le jeu d'avants était parfois rude, mais bien moins organisé...
Après sa carrière de joueur, Pierre Conquet avait entraîné Carcassonne, puis Grenoble où il s'était signalé en programmant des mêlées ….à trois (le règlement de l'époque le permettait).
Il s’était senti honoré par la réussite du grand Béziers, à travers duquel il voyait l’application de ses théories.
Il était très ami avec Raoul Barrière. Jusqu'au soir de son existence, il avait observé le jeu des équipes de haut niveau, dont il parlait avec sagacité.